
La technique qu’il demande est plus « masculine » et nécessite de la concentration, de l’attention, d’aiguiser notre pensée pour toujours savoir dans notre comptage ou l’on en est ! Gare aux erreurs de tressage qui nous font perdre le fil et l’harmonie. Le tissage apporte du contenant et une confrontation aux lois internes qui nous demande rigueur et bonne discipline. Là aussi la vision d’ensemble de l’œuvre à réaliser doit être pensée en amont, visualisée.
Bâtir notre trame et tisser dessus nous réjouis, nous sécurise, réveille nos forces créatrices. Tout notre corps y participe. Le rapport à la tension-détente du fil et de la trame est intéressante à mettre en analogie avec notre propre capacité à nous détendre et à nous tendre vers un but, un idéal….
Dans les écoles Steiner, les enfants apprennent à tisser. Ce grand Philosophe et pédagogue explique que le tissage renforce le corps de vie et le système immunitaire des enfants : par les mouvements rythmiques, la psychomotricité se construit, les enfants habitent leur corps grâce à l’expérience multisensorielle qu’offre cet art.
Dans l’imagerie collective, le tissage apparaît comme un puissant un symbole de la maîtrise des destinées humaines. Nombres de mythes et contes narrent des quêtes spirituelles en lien avec le fil, la couture, le rouet, le tissage nous pensons par exemple aux tapisseries de la Dame à la licorne, au fil d’Ariane…
A travers cette riche symbolique, nous renouons avec le sens vivant du tissage qui représente symboliquement l’art de tisser du lien avec soi-même, avec les autres. Il contribue je l’espère à renforcer les liens en esprit entre les êtres humains.